Dans les tranchées

La nuit, changement de programme :  quelques coups de feu, les mitraillettes crépitent, les fusils VB et les grenades entrent en scène, puis c'est le grand orchestre avec la ligne Maginot qui met en action ses pièces lourdes.
Cela dure une, deux heures puis le calme revient, relatif et toujours inquiétant ( les avant-gardes ennemies approchent à quelques dizaines de mètres : on voit leurs lampes électriques souvent fixées au bout de perches)  jusqu'à une nouvelle alerte, provoquée parfois par un petit bruit insolite :  est-ce une patrouille ennemie qui s'est infiltrée, ou un sanglier (ils sont nombreux dans la région) en quête de nourriture ; cela peut suffire à déclencher un branle-bas de combat qui ressemble à la fin du monde lorsque toutes les artilleries crachent leur feu dans le fracas des explosions souvent bien proches de nous.
15 jours de ce régime, et, fourbus nous laissons sans regret la place à d'autres gars et nous allons au repos à quelques km, à Ritzing. Repos relatif, car il faut nous occuper, et toujours de la même façon : corvées, tranchées, marches pour maintenir la forme et peut être le moral. C'est dur ensuite de remonter, car on sait ce qui nous attend !