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FrantzDelanis
7 février 2009

18 Juin 1940

Voici des avions d'un type nouveau, qui sont particulièrement agressifs sur ces objectifs qui ne peuvent plus leur donner la réplique. Ce sont les Italiens qui viennent de nous déclarer la guerre!
Comme il n'y a pratiquement plus d'objectif militaire à bombarder, on se fait la main sur les civils. J'ai vu, et c'est un spectacle qui m'a toujours marqué, une grand mère et une petite fille blonde mortes, gisant à côté l'une de l'autre, au cours d'un de leurs passages au dessus de nos têtes. Ils mitraillaient en rase mottes et lâchaient leurs bombes sur ce qui restait des villes qui brûlaient.
Nous sommes repassés à Sainte Menehould, vers le Sud, puis avons bifurqué vers Commercy, Vaucouleurs, Domrémy-la-Pucelle, que nous n'avions ni le temps ni l'envie de visiter et à quelques kilomètres nous avons eu un accrochage avec les Frisés au cours duquel les deux tiers de ce qui restait du régiment a été fait prisonnier. Avec Tissié (nous ne nous sommes jamais quittés jusqu'au retour au pays) nous avons escaladé le sommet du Bois Chenu, dans le fracas des mitrailleuses, obus et bombes de tous genres (et avec un vélo que nous avions récupéré quelques heures avant) à une allure que n'aurait pas désavoué un champion de cyclo-cross. C'était le 18 juin. Nous n'avons pas entendu l'appel d'un certain Général de Gaulle. A quoi cela nous aurait-il servi?
Nous avons zigzagué deux jours encore sans ravitaillement, bien sûr (qui sait où étaient les roulantes?), sans munitions et la plupart d'entre nous avaient balancé dans les fossés les fusils inutiles.

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FrantzDelanis
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