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FrantzDelanis
22 février 2009

A pied

Nous nous sommes débarrassés de notre livret militaire, qui pouvait être une pièce compromettante dans le cas où on nous aurait invités à fournir nos papiers.
Puis par une nuit sans lune, nous avons essayé de foncer vers le Sud ce qui n'était pas aisé dans cette région où abondaient les clôtures de barbelés et les fossés pleins d'eau. Après quelques égratignures et quelques plouf! nous avons enfin trouvé la voie ferrée qui, pensions-nous, nous conduirait directement à Paris.
D'abord prendre la bonne direction :  pour cela, la boussole dont nous nous étions munis, fut précieuse.
Soucieux de faire le moins de bruit possible, nous marchions sur les traverses, d'un même pas, l'un derrière l'autre, nous arrêtant tous les 20 pas. Deux ou trois secondes d'arrêt, l'oreille tendue et nous repartions. Une fois nous avons aperçu devant nous une maison, de garde-barrière sans doute, éclairée.
Peu désireux de faire connaissance avec les occupants du lieu, nous avons préféré faire un grand détour et rejoindre plus loin notre voie ferrée, notre fil d'Ariane. Quand vinrent les premières lueurs de l'aube, nous nous sommes couchés dans une haie fort épaisse d'où nous allions pouvoir voir sans être vus, et prendre des forces nouvelles.
La région était pratiquement déserte et nous ne vîmes que des soldats à l'exercice, assez loin pour n'être pas inquiétants. Il faisait frisquet en ce début d'octobre et nous envisagions sans enthousiasme notre plongeon prochain dans l'Aisne. Le sort en décida autrement.

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FrantzDelanis
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