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FrantzDelanis
11 février 2009

Vie au camp de Dieuze (2)

Pour coucher, la terre ou le ciment, dans de grands hangars ouverts à tous les vents, on en plain air. PAs assez de place pour s'allonger, on se couchait sur le côté, en chine de fusils, et cela mâchait l'os de la hanche fort dépourvu de graisse protectrice avec le régime que nous subissions.
Souvent, les Fritz rassemblaient des cetnaines de prisonniers, les faisaient s'aligner dare-dare et là, les comptaient en long et en large. Je n'ai jamais compris dans quel but. Peut-être pour nous obliger à rester debout des heures entières, alors que vraiment et dans le sens le plus strict du terme, nous avions du mal à tenir debout :  d'ailleurs, parfois certains tombaient ; j'ai vu notamment Roudié, un copain peintre en bâtiment (comme le collègue Adolf) de son métier dans le civil à Valence d'Agen, tomber comme une masse.
C'est lui qui, lorsqu'un allemand s'adressait à lui, répondait : ya ya, Taïzo té mé fas caga!
Rares moments où on pouvait un peu rigoler!
Avec Bendriès, le boucher de Layrac, égaré comme nous en ces lieux malsains, ils ne parlaient que de beefsteak bien saignants, de cassoulet (un saupiquet de mountgettos!) de menus à faire rêver, alors que nos estomacs criaient famine.
Nous ne savions rien de la guerre qui continuait sans nous, et nous ne nous préoccupions que de survivre. Personne ne songeait à s'évader.

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FrantzDelanis
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