Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FrantzDelanis
15 février 2009

Transit entre camps

Une grande caserne. Nous étions nombreux mais nettement moins entassés qu'à Dieuze et nous mangions presque à notre faim. Qu'allait-on faire de nous?
Des 'canards' circulaient : on avait libéré des cheminots, des curés, des instituteurs, disait-on. Pas de confirmation mais ce n'est pas pour nous libérer qu'on nous rassemble un beau matin, mais pour nous faire entreprendre une étape pédestre dont nous conservons le triste souvenir d'une des plus mauvaises journées de notre vie de prisonniers. Partis vers six heures du matin, nous ne devions arriver à destination que le lendemain à la même heure.
Nous fîmes environ 70 km ! Trois équipes de Frizous se succédèrent : un arrêt à midi et à 19 h d'une heure.
Ceux qui ne pouvaient suivre étaient abattus. Je n'en ai pas vu mais j'ai entendu les coups de feu.
Il fallait vraiment cette crainte pour tenir le coup, mais ce ne fut pas sans souffrir terriblement.
Il a fallu serrer les dents et nous n'avons pas apprécié le paysage que nous connaissions un peu puisqu'on est repassé à Vouziers ( dont il ne restait que des pans de murs), LeChesne (de même) pour enfin terminer l'étape près de Poix-Terron. Un jour de repos bien indispensable raffermit nos pieds meurtris et nous redevenions 'bons pour le service' dans une grande ferme où on groupa une centaine d'entre nous.
Les travaux des champs urgeaient car il n'y avait plus personne depuis ce qu'il faut bien appeler la débâcle. Nous étions d'ailleurs en zone interdite (interdite aux civils, mais non aux Allemands, prisonniers et quelques cheminots).

Publicité
Publicité
Commentaires
FrantzDelanis
Publicité
Publicité