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FrantzDelanis
17 février 2009

Vie au camp de Poix-Terron

On nous occupa donc à faire les foins, à installer des clôtures, procéder à des travaux de terrassement, le tout sans méchanceté excessive, à part peut-être un fada qui s'"amusait" à nous tirer près des oreilles, nous montrant ses titres de tireur d'élite.
C'était l'exception, la plupart cherchant plutôt à parler quand ils se trouvaient éloignés d'un collègue qui aurait pu les dénoncer ; j'imagine qu'il leur était interdit de nous parler.
Lorsqu'on faisait remarquer à l'un d'eux qui parlait assez bien le français et qui se croyait déjà le maître du monde après la victoire éclair contre la France, que les Anglais et leurs colonies n'avaient pas dit leur dernier mot, non plus que les Russes et peut-être les Américains, il disait : Quand Goering lâchera ses pigeons (aviation) pauvre Angleterre!
Les jours passaient, monotones. Désormais, nous mangions à notre faim et la guerre n'était plus pour nous. Seulement, l'hiver approchait et rien ne nous permettait d'espérer que nous allions être libérés. L'idée naquit d'une évasion possible, et elle fit son chemin à tel point qu'un frizou particulièrement "tignous" nous décida. Il nous faisait balayer les feuilles mortes contre le vent et malgré notre bonne volonté et notre vitesse d'exécution, il s'en sauvait quelques-unes, ce qui nous valait des coups de pieds au cul et les ricanements de ce sinistre individu.

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FrantzDelanis
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